Pour tester une nouvelle activité ou simplement se mettre à son compte, les entrepreneurs ont le choix entre plusieurs solutions. Ils peuvent créer leur propre structure, en optant pour une forme juridique adaptée : microentreprise, EI, EURL ou encore société pour ceux qui ont un véritable projet d’entreprise. La solution du portage salarial est aussi largement pratiquée dans certains secteurs d’activité pour les avantages qu’elle offre. Dans notre article, nous revenons sur ces options et leurs les différences afin de vous aider à faire le meilleur choix.
Les différences entre le portage salarial et l’entrepreneuriat
1- Le statut
Exercer son activité en portage salarial consiste à conclure une relation contractuelle tripartite entre :
- l’entreprise de portage ;
- le salarié porté ;
- l’entreprise cliente.
En ce sens, vous continuez à bénéficier du statut de salarié, tout en réalisant des missions pour vos propres clients. L’entreprise cliente paie l’entreprise de portage, qui vous versera alors une rémunération une fois les charges déduites. Dans le cas de l’entrepreneur, il doit créer une structure sous la forme juridique de son choix en fonction des caractéristiques de son projet :
- type d’activité,
- besoin de fonds,
- projet de développement
Il est alors indépendant, autonome, chef d’entreprise. Le portage salarial plaît pour sa facilité de création et de gestion.
2- Les cotisations
La différence de statut impacte les cotisations. Le salarié porté bénéficie d’un statut de salarié avec tous ses avantages :
- couverture sociale,
- assurance chômage,
- cotisation à une mutuelle et une caisse de retraite…
En tant qu’entrepreneur, les couvertures sociales et chômage sont plus limitées, voire inexistantes. Mais la rémunération, généralement plus élevée qu’en portage, permet éventuellement de compenser cette perte par une gestion financière soignée.
3- La rémunération
L’entrepreneur facture ses clients et se verse une rémunération. Il est donc maître de ses tarifs et de sa gestion financière.
NB : Seuls les micro-entrepreneurs doivent respecter certains plafonds de chiffre d’affaires.
Dans le cas du portage salarial, on estime que la rémunération du porté représente environ 50% du montant facturé à l’entreprise cliente, une fois déduits les charges patronales et salariales et les frais de gestion de l’entreprise de portage. De plus, les contrats en portage salarial sont soumis à des seuils de rémunération minimums fixés par la convention collective. Le salarié porté doit s’acquitter de frais de gestion auprès de l’entreprise de portage, qui se charge alors de l’ensemble de la gestion administrative : facturation, comptabilité.
A l’inverse, l’entrepreneur doit s’occuper lui-même de toute la partie administrative de sa structure (ou la confier à un tiers moyennant des frais), de la création de l’entreprise, à la facturation en passant par la comptabilité, les déclarations et le paiement des charges et taxes… Dans les deux cas, la prospection et la négociation contractuelle avec vos clients restent de votre ressort.
4- L’activité
Le statut du portage salarial n’est en réalité adapté qu’à certains types d’activité. Le champ d’application du portage salarial se limite aux activités de prestations de services aux entreprises. Il s’agit généralement de missions dites intellectuelles, comme du conseil, de la formation, de l’informatique, de l’ingénierie, ou commerciales, telles que la vente, la gestion immobilière, …
Que choisir entre portage salarial et entrepreneuriat ?
Les différences sont marquées entre portage salarial et entrepreneuriat et pourtant il n’y a pas de bonne ou mauvaise option. Tout dépend de votre situation et de votre projet. Pour certains le choix sera relativement simple. C’est notamment le cas des entrepreneurs qui souhaitent tester une activité artisanale ou libérale ou travailler avec des particuliers ou proposent des prestations à faibles tarifs. Dans ce cas, l’entrepreneuriat est l’unique solution si vous souhaitez lancer votre activité.
Le portage salarial est une solution intéressante pour tester une activité en tant qu’indépendant, ne pas se soucier de toute la gestion administrative, bénéficier de la sécurité du statut salarié. Enfin, il est aussi tout à fait possible d’envisager une combinaison des deux statuts. Par exemple, vous pouvez être micro-entrepreneur tout en réalisant des missions de portage salarial en complément afin d’éviter de dépasser les plafonds de CA de la micro-entreprise.